26 juillet 2015
le Maghreb et la région de Daech ?
Si le 20ème siècle a été celui de la guerre froide, et du clivage Est/Ouest, un affrontement qui a pris fin avec la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’ex-URSS, même si la crise ukrainienne le remet quelque peu au gout du jour, le 21ème siècle est celui de la guerre contre le terrorisme. Celui-ci est aujourd’hui l’ennemi déclaré de l’humanité, en Occident, comme en Orient.
C’est là où se trouvent les premiers germes de Daech. A l’origine, ce groupe a agi sous le label d’al-Qaïda, et s’est donné pour raison d’être le combat de l’invasion américaine, multipliant les attentats ayant fait des centaines de milliers de morts parmi les Irakiens de différentes confessions. Avec la guerre en Syrie, la donne a changé. L’ouverture du front syrien a eu l’effet d’un démultiplicateur des organisations terroristes apparues sous plusieurs appellations. Maintenant, on parle de combattre ce phénomène. Une coalition internationale chapeautée par les pays occidentaux, avec la participation des pays arabes, est en guerre contre Daech en Irak et en Syrie. Ses résultats sont peu palpables quant à affaiblir cette organisation et réduire son pouvoir de nuisance. L’organisation mère produit même des répliques dans d’autres contrées, dont la Libye, où la décapitation de 21 coptes égyptiens vient de secouer l’opinion mondiale. Cette exhibition de la barbarie, jamais connue dans notre histoire contemporaine, fait à la fois peur et honte à l’ensemble des musulmans. Peur, car cette organisation est dotée du don d’ubiquité et semble s’exporter facilement, et honte, car, elle se proclame de l’Islam, en salit l’image, accentuant les hostilités envers les musulmans, et semant les amalgames à tout va. Absolument pas, une nouvelle guerre ne fera qu’aggraver la situation, et produire plus d’instabilité, dont les principaux bénéficiaires ne seront autres que les groupes terroristes, partisans de la stratégie du chaos. Outre à concourir à pacifier la Libye, en y encourageant le dialogue et la réconciliation nationale, un processus certes laborieux, il s’agit de juguler et d’isoler l’esprit Daech, de mettre à nu ses déviances, et de faire en sorte qu’il ne se propage pas davantage dans la région maghrébine, dont la Tunisie où il a hélas des allégeances terroristes. De ce point de vu, c’est le néant qui prévaut. La propagande et le débat passionné qui se déchaînent autour de Daech et ses horreurs spectaculaires, sont accueillis côté musulman par les condamnations timorées, et une défense pusillanime de ceux qui ont des choses à se reprocher. Le désert intellectuel et la sclérose que vit le monde musulman, outre les facteurs qu’on a développés ci-dessus, sont en grande partie à l’origine de la montée de l’extrémisme, car, tout simplement, la nature a horreur du vide. |